Le blog de elizeetjbmissionaucongo

Une journée inoubliable !

Le dimanche 16 octobre 2011 !!!

Je ne sais pas quand vous pourrez lire cet article car notre emploi du temps est assez rempli pour les jours à venir mais une chose est sûre, nous avons vécu ce dimanche 16.10 une journée superbe, une très belle ordination, une foule de rencontres…sans oublier un peu d’attente, d’imprévu et de désagrément !!!

Nous avons quitté Impfondo à 7h du matin pour Epena où la messe d’ordination était prévue pour 9h… En une heure à peine, nous sommes arrivés les premiers après avoir doublé le « gratin » d’Impfondo en route (quelques notables, des prêtres, quelques sœurs…) Par rapport au petit village de pêcheurs que nous avions découvert il y a 15 jours, nous avons eu l’impression d’arriver dans un bourg en pleine effervescence (Dinard, le samedi matin jour de marché !!). L’Eglise était vide, puisque tous les bancs ont été sortis pour la célébration, prévue en plein air, devant un podium tout neuf ! Difficile d’évaluer le nombre de participants mais nous devions être plus de 1000…je n’ose pas évaluer le nombre de places assises qui devait tourner autour de 500 mais personne ne restait debout…le congolais à l’art de se tasser ou de se serrer sur un banc : dans les bus, à l’école, à la messe… !

            Nous avons commencé la célébration vers 9h30, ce qui à mes yeux, fut très ponctuel (je vais surprendre certains mais je me congolise petit à petit !) et cela s’est terminé 4h plus tard à 13h30….à part au moment de la procession des offrandes qui a du durer environ 45 minutes, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer…

Photo 1

 Il y avait tous les prêtres du diocèse et un jeune prêtre du sud qui a fait toutes ses études avec Dyle (il devait y avoir une délégation de Brazzaville qui n’est jamais arrivée car il n’y a pas eu d’avion vendredi et samedi !!!). 2 chorales se partageaient les chants : 19 au total soit 75% du temps… Pour une fois la sonorisation était assez correcte…

Photo 1bis :

            Nous avons eu de la chance avec la météo : ciel nuageux et menaçant jusqu’à 13h et beau temps ensuite, ce qui fait que nous n’avons pas eu trop chaud et surtout pas une goutte de pluie ; ce que tous redoutait car il y avait bien quelques bâches mais qui n’auraient pas résistées à une bonne pluie…

Monseigneur, en pleine forme n’a fait une homélie que de 20 minutes mais après la communion, il a parlé 45 minutes pour présenter tout son diocèse, les prêtres, les nouvelles affectations et bien sûr son « couple diaconal » !!! Nous avons eu le droit à une belle ovation, moins grande quand même, que celle de Dyle, juste après le moment où il a été ordonné !

Quels souvenirs garderont nous ?

La cuisine des sœurs « investie » par les mamas catholiques !

Photo 2

A l’offertoire, l’autel s’est transformé en un vaste garde-manger…

Photo3

La ferveur de cette assemblée, qui, si on ne l’avait pas arrêté, danserait encore à l’heure où je vous écris…

La grande émotion contenue de Dyle dans les 2 premiers tiers de la célébration….

La joie de sa maman tout au long de cette journée qui semblait sur un nuage…

Les processions dansées, colorées…sans fin…de chaque délégation.

Le très beau silence au moment où Dyle s’est allongé avant la litanie des saints.

La longue attente (une heure) pour boire un coup après la célébration…

La belle unité des prêtres avec leurs chasubles « JMJ » de Madrid.

Un repas trop copieux avec un nombre de plats incalculables…

Les danses des jeunes prêtres en pleine célébration…

Photo4 :

La réception dans la famille de Dyle à l’heure du thé avec danses, bières et musique… Les paroissiens qui veulent devenir diacre et qui en veulent à Monseigneur de ne pas leur en avoir parlé avant !!! (Rappel : moins de 5% des couples sont mariés ici !!)….

Photo5 :

Et puis, il a fallu penser à rentrer… Notre voiture étant repartie dès 14h, il était convenu que nous repartions avec Monseigneur, qui étant un as de la mécanique, rassurait beaucoup Elizabeth… Le temps de saluer tout le monde, nous embarquons vers 17h30…la voiture démarre et….un gros nuage noir se dégage….vraiment un noir très foncé. Comme il n’y avait pas un brin de vent, il est resté très longtemps en suspension…. Nous ressortons de la voiture, en laissant Monseigneur, la tête dans le capot….il n’en ressortira que deux heures plus tard !! Entre temps la nuit est tombée…j’en ai profité pour faire le clown avec les enfants du village, pour danser au rythme incessant des tamtams, et toutes les autres voitures pour Impfondo étaient reparties…les palabres ont commencé…les sœurs d’Epena voulaient bien nous prêter leurs voitures à condition de la récupérer le soir même. Mgr voulait à tout prix rapporter sa voiture à Impfondo…. Bref, nous avons laissé la voiture, embarqué Mgr, trouvé un chauffeur et nous ne sommes rentrés qu’à 21h30 à la maison pour filer directement au lit sans diner,après une bonne douche bien méritée, avec une belle fatigue !

En clôturant cet article, j’ai le sentiment d’avoir oublié la moitié des évènements de cette journée mais ainsi va la vie et il faut déjà penser au lendemain où nous avons la charge d’animer la session des catéchistes d’Impfondo mardi et mercredi et surtout, jeudi matin, nous partons 4 ou 5 jours, en pirogue, pour aller déposer des kits scolaires de l’Unicef dans des villages assez éloignés…c’est une autre aventure en brousse !!!

pensez et priez pour nous!!!!

ATTENTION: nous ne serons pas joingnables du jeudi 20 au mardi 25 octobre au soir (merci de prévenir nos parents respectifs...)

A très bientôt !

Jb et Elizabeth qui adorent toujours autant vos petits commentaires et messages !

Une expérience extra…….ordinaire !

Samedi 15 octobre,

Depuis lundi soir, nous sommes en « session pastorale des prêtres de l’évêché d’Impfondo » ! C’est une première puisque l’évêque n’a été ordonné qu’en mars dernier. Il s’agit à la fois de constater ce qui a été fait et de bâtir l’avenir…

Présentation rapide des acteurs :

Un évêque français (spiritain)

Un VG, vicaire général angolais (spiritain)

Un chancelier, congolais RDC

Un économe, suisse, (spiritain)

2 prêtres rwandais, un suisse, trois congolais RDC et 4 prêtres congolais Brazza !!!

Il faut ajouter un diacre congolais Brazza, nous deux et de temps en temps la présence des sœurs qui sont nigérianes, congolaises RDC et congolaises…

Bref un sacré melting pot assez unique au monde dans notre église catholique…je crois que l’on peut parler d’église universelle !!!

Depuis lundi nous sommes passés par toutes les manifestations de la nature humaine :

Nous avons débuté lundi par la colère et le racisme, nous avons eu le droit aux numéros de charme, à la commedia dell Arte, à d’intenses moments dramatiques, à l’émotion, à la roublardise, au mensonge, à l’affrontement, aux palabres sans fin, au « je m’en foutisme », aux nombreux rires et fou rires, aux pertes de temps, aux endormissements, aux retards, aux pauses sans fin…

Nous nous réunissons dans la grande salle paroissiale de 9h 12H30 et de 15h30 à 19H ce qui fait théoriquement 7h de rencontres par jour. Il faut enlever les retards de mise en route et deux pauses de 45 minutes ce qui fait que nous avons à peu près 5heures de discussion pour 3 heures de travail à peu près !!! Il y a bien un ordre du jour et un chancelier animateur…l’ordre du jour change en fonction des présents ou des absents et l’animateur est un beau parleur, parfois comique, assez sympa mais qui ne suit pas toujours le cours des discussions…bref tout sauf un animateur de réunion !!

En début de semaine, l’évêque a demandé à ce que les tél portables soient éteints (rappel : ici ils en ont deux chacun !!) Il ne se passe pas dix minutes sans qu’une sonnerie se fasse entendre et que l’un des participants ne sorte de la salle à commencer par Monseigneur lui-même !! Je crois pouvoir affirmer qu’il n’y a qu’Elizabeth et moi qui sommes présents à 100% depuis le début de la session…

Lundi soir, alors qu’une certaine tension régnait parmi les prêtres, nous appréhendions un peu cette session… Non seulement, nous ne nous sentions pas forcément les bienvenus pour certains d’entre eux mais aussi nous avions peur que cela ne soit qu’un déballage, règlement de compte assez improductif…

Alors que la session va se terminer à midi, je peux dire ce matin que je ne regrette pas d’avoir participé à cette session où lentement nous avons trouvé notre place, gagné la confiance de certains, appris à connaitre certains fonctionnements et surtout de vivre cette expérience extra ordinaire qu’est la naissance d’un nouveau diocèse, au début du XXIème siècle, dans l’un  des coins les plus reculé et enclavé d’Afrique centrale !

Pour cela il faut du temps, de la patience, du discernement… Il faut faire des erreurs pour repartir autrement, il faut partager ses expériences pour faire progresser les voisins, il faut écouter chacun pour qu’il se sente reconnu…

Les moyens financiers sont extrêmement petits, les distances sont immenses, les hommes et femmes manquent de formation…mais il y a beaucoup de générosité, d’élan et de convivialité…

Voici pèle mêle quelques expressions savoureuses relevés pendant la session ; bien sûr elles sont hors contexte mais elles nous ont bien fait rire (souvent) ou grincer les dents (rarement) !!

« Mon frère, il faut qu’ensemble nous éventrions le boa » (dis tout ce que tu penses !

« Vous monseigneur, Baptiste, Elizabeth et Lucien, vous êtes nos frères séparés de peau !!! »

« Attention, là tu tombes dans un verbalisme »

« Mon cher frère ton débit est mauvais » (tu t’emportes trop !)

« Qu’est-ce que nouveau champignon que nous apportes ? » (Tu es hors sujet !)

« Je piquerai une crise d’épilepsie, si vous faites cela monseigneur ! »

« J’ai signé ce document sur foi de témoin »

Il y a eu aussi des situations assez coquasses :

Jeudi matin, il pleuvait à torrents et nous nous entendions plus sous notre toit en tôle ondulée...ils sont allés chercher un minuscule porte voix que nous nous passions à tour de rôle...un sur deux ne savait pas s'enservir...il falait voir cela et vous pouvez imaginer les nombreux fou-rires!

Je ne parle plus des coupures d'électricité en fin de journée où nous étions éclairés avec les lumières des téléphones portables!!

Un prêtre, responsable de la commission catéchèse, capable de parler 30 minutes de sa commission pour se rendre compte à la fin, qu’il n’y avait eu aucune rencontre, aucun courrier et qu’il ne connaissait pas les membres de sa propre commission !! Hier matin, une chauvesouris est venue cogner ma tête et m’a fait sursauter au plafond, ce qui à provoquer rires et applaudissements ! Tout à l’heure, Monseigneur a appris que l’un des collèges catholiques de la région était fermé depuis juin !!!(Il faut dire que le prêtre responsable de la DDEC a préféré organiser son départ à Rome plutôt que de venir à la session…

Nous allons clore cette session par l’ordination de Dyle demain à Epéna ce qui va nous permettre de clôturer par un moment de festivités. Il est à noter que pour certains, cela a représenté trois semaines d’absence de leurs paroisses…ils arrivent en avance pour être sûr d’être là le jour J et ils partent le plus tard possible, trouvant 1001 prétextes pour différer le départ.

Hier au déjeuner, j’ai pris la parole pour les remercier tous de leur hospitalité. Mes copains boulistes de Dinard m’ont offert, avant de partir un superbe drap de bains qui représente le drapeau breton… Nous avons voulu mettre en avant la Bretagne ( !) et ne voulant pas offrir ce cadeau à Monseigneur qui est normand ( !), nous l’avons offert à Dyle le futur prêtre qui fut très ému!

Nous allons faire notre synthèse à Monseigneur….cela ne va pas être chose facile car il y a de nombreux disfonctionnements et le comportement de certains nous semble incompatible pour assurer l’harmonie du diocèse…les réalités congolaises ne suffisent pas à tout expliquer…

Nous n’avons pas à cacher notre opinion, aussi nous allons essayer d’être le plus objectif possible…

Nous ne sommes pas sortis de la mission de la semaine, cela va nous faire du bien d’aller nous promener jusqu’au HCR pour aller consulter nos mails. Après l’ordination, nous enchainons avec la session des catéchistes où nous allons assurer pas mal de formations, sachant que le curé s’en va dès mardi !!! (Il vient de perdre sa sœur et part 15 jours en Angola).

Bon week-end

Grosses bises africaines

Jb et elize

ps: je viens d'apprendre que la France est en finale du rugby...youpee!

Egalité, liberté, fraternité : le Congo progresse !

Lundi matin 3 octobre :

Nous partons avec Monseigneur au FIPAC (forum international des populations autochtones congolaises) pour assister à une conférence prévue à 10h30, sur le thème : application de la loi du 25 février 2011, qui reconnaît les Pygmées comme étant égaux en droit aux congolais bantous.

Les bâtiments sont démesurés, depuis 3 ans en travaux, vraisemblablement jamais finis, l’argent ayant été utilisé ailleurs, comme souvent ici ! La salle est immense, comprend au moins mille chaises. Nous arrivons à 10H35, seuls deux conférenciers sont là. Nous attendons un peu, puis nous allons saluer les populations locales, visiter le village autochtone à côté,  et admirer l’école qui n’attend que les tables et les bancs, ainsi que l’instituteur pour commencer l’année scolaire ! Les enfants très nombreux attendent et viennent à notre rencontre, ravis de retrouver «  Monseigneur ».Nous retournons vers la salle de conférence, trois sénateurs sont arrivés et à peu près deux cent pygmées(Les hommes, d’un côté, les femmes et les bébés de l’autre) sont assis et attendent patiemment que cela commence : il parait qu’il pleut à Impfondo et comme d’habitude, la vie s’arrête…Nous attendons un générateur pour la sonorisation et que le président du conseil général arrive. Les journalistes nous filment, nous sommes installés au premier rang avec les VIP. La jeune étudiante, qui passe cette année son doctorat  en droit nous fait patienter en nous distribuant le texte de la loi : de très petite taille, charmante, rayonnante, très élégante avec ses talons aiguille, ses bijoux et sa très jolie tenue, elle s’exprime en français et tient à marquer l’auditoire, afin de leur démontrer par ce qu’elle est devenue, que tout est possible pour les jeunes pygmées qui seront assidus à l’école ! Le plus ancien des sénateurs ouvre la séance à midi (1H30 de retard, c’est courant ici !), et félicite chaleureusement notre jeune conférencière pour sa réussite et le bel exemple qu’elle représente pour son peuple, elle est très applaudie ! Nous tendons l’oreille, car le générateur est enfin arrivé, mais ils ont oublié les fils et la rallonge pour les micros ; le micro marche enfin à 13 heures, l’écran arrive pour le film annoncé, mais il n’a ni pied, ni crochet et le vidéoprojecteur ne servira donc pas….La conférencière reprend chacun des 48 articles de la loi, ses propos sont traduits en lingala et en Baaka (patois pygmée°) Nous nous accrochons pour ne pas  nous endormir, heureusement ,il y a un petit courant d’air, les odeurs « de la forêt » sont fortes, dès qu’il y a une concentration humaine…Le mot « pygmée » désormais ne doit plus être utilisé, car il est considéré comme une injure, et nous pourrons être poursuivis si nous l’employons maintenant. Le terme autochtone est employé à la place, même si nous le fait remarquer une femme issue de ce peuple, ce ne sont pas tellement les mots qui comptent, mais les changements de comportements et d’attitudes.

 Les populations autochtones doivent être accueillies et considérées comme des personnes ayant les mêmes droits que les bantous . A l’hôpital, à la police, dans toutes les institutions, les autochtones doivent être pris en compte dès leur arrivée, et non pas avoir à attendre que les bantous soient passés avant eux, au risque souvent d’avoir à attendre le lendemain, si l’heure de fermeture des bureaux sonne ! Aujourd’hui ils doivent faire des démarches pour être inscrits à l’état-civil, avoir une carte d’identité et pouvoir ainsi voter, comme tout citoyen ! Il faut savoir que jusqu’ici, les propriétaires avaient le droit de vie ou de mort sur « leurs pygmées » : Ils disent ici facilement  « j’ai 10 chèvres, 5 poules, 3 pygmées… »Aujourd’hui, tout acte dégradant, ne respectant pas l’intégrité physique ou morale des personnes autochtones devra être sévèrement puni. Jusqu’à maintenant, la vie d’un pygmée ne valait rien ! La conférencière insiste, s’adressant directement à ses frères : « si le maître te blesse ou tue l’un d’entre vous, il doit être arrêté, ne reste donc pas inactif, tu peux porter plainte, dénoncer ce mauvais comportement et demander réparation ! »Elle évoque l’interdiction de l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants autochtones. Les mariages mixtes n’existent pas ici : une bantoue ne se mariera jamais ou ne se mettra jamais en couple avec un homme autochtone. Par contre, il semblerait que des bantous peuvent avoir des relations sexuelles avec une femme autochtone, sans  reconnaître cette liaison !

La traductrice en lingala rend hommage à l’Eglise catholique, qui s’investit énormément pour soutenir l’éducation et l’alphabétisation des populations autochtones dans toute la Likouala. Elle veille à ce qu’il n’y ait pas de discrimination à l’école et à créer une certaine solidarité entre élèves ; elle insiste fortement et encourage les parents à pousser les enfants à aller à l’école et déplore le manque d’assiduité et d’engagement dans la durée. En même temps, ce peuple est nomade et les avantages de la sédentarité sont difficiles à accepter ! Dans l’école technique des sœurs nigériennes (section couture et ouverture d’une section d’hôtellerie-restauration cette année avec JBaptiste), la classe comprenait 23 Jeunes filles autochtones en début d’année 2010, elles n’étaient plus que 3, quelques mois plus tard !

Les autochtones doivent avoir les mêmes droits que les bantous, en ce qui concerne le travail, la formation, la propriété, : Cela n’est guère évidemment, car ils n’ont pas d’argent pour acquérir un titre de propriété, ni de passeport et les populations ont l’habitude de circuler librement même à l’étranger (par la forêt).On évoque aussi la défense des différents droits civils, politiques, culturels, à la santé et à l’éducation, au travail et la défense de leur environnement.

Un sénateur prend la parole pour conclure : « Un Congo fort doit intégrer les populations autochtones comme une richesse Bantous et Autochtones doivent se regarder comme des frères et non pas comme oppresseurs et opprimés ! Personne ne doit être propriétaire d’un autre ! »Voilà de belles paroles à mettre en pratique, mais la réalisation et l’application de cette loi, c’est une autre affaire ! Comme l’indique une femme dans l’assistance, il est bien dommage que les grands absents de cette conférence, qui devraient entendre et faire appliquer cette loi, soient les représentants des diverses institutions, comme la police la gendarmerie, la mairie, l’armée, l’hôpital…

Nous avons ensuite le temps des questions, qui seront plutôt des commentaires et des réactions passionnées, heureusement, le sénateur qui anime est prévoyant et n’accorde que deux minutes par intervenant (12 preneurs de paroles, cela fait encore une demi-heure( ! Nous sommes épuisés et affamés, il est 15heures, lorsque la séance est levée ! Nous sommes invités à enchaîner avec un apéritif, que nous déclinons poliment, car le directeur du HCR (haut-commissariat aux réfugiés) nous a donné rdv à 15h30 !

Nous repartons un peu décontenancés, mais heureux d’avoir été témoins de cette belle page d’histoire du Congo : La déclaration universelle des droits de l’homme, 222 ans plus tard, est enfin parvenue jusqu’aux forêts du Congo avec cette loi de février 2011, mais entre les textes et la réalité, il y a encore un long chemin à parcourir, pour que l’esclavage disparaisse complètement et que l’on puisse voir les fruits de cette évolution, sans doute au moins deux générations seront nécessaires !

3 photos ou vous pouvez découvrir Elizabeth en train de lire assidument la nouvelle loi. Mais aussi le podium des intervenants avec les journalistes qui les filment en permanence !!:

Premières expériences pastorales

Le Père Matthias, curé de la cathédrale nous a présenté la longue liste des services et mouvements de la Paroisse ! Deux jours après notre arrivée, le maçon demande à Monseigneur de nous rencontrer avec sa future femme : Il aimerait que nous les préparions au mariage ! C’est une démarche assez rare ici, car le mariage coûte très cher avec le versement de la dot à la famille de la mariée, et les lourds frais de la réception ! En plus la plupart des hommes ne souhaitent pas renoncer à la polygamie et la fidélité est pilier extrêmement  difficile à maintenir ! Nous avons rencontré Péguy (comme Charles !) et sa femme Nésie (comme Indo !), qui ont déjà deux enfants (3  ans et 18 mois) ; leur  confiance, leur motivation  et leur simplicité nous ont beaucoup touchés ! Ici, seuls les couples ayant déjà un enfant se marient, car le fait de pouvoir donner la vie est un gage pour l’avenir, sinon les belles-familles se « chicotent »ou s’embrouillent jusqu’à mettre le couple en danger !

Photo 1 :

Nous les avons rencontrés une deuxième fois cet après-midi pendant une heure et demie. Ils nous ont avoué ne pas avoir dormi la nuit suivant notre première rencontre tant ils avaient à se raconter !! A nouveau, nous avons bien échangé et leur volonté d’aller plus loin est plus que motivante (j’envoie un clin d’œil à tous les jeunes qui souhaitent s’engager pour le sacrement de mariage !!!)

Nous avons relancé avec le bureau (en perdition) des foyers chrétiens, c’est-à-dire le président, le vice-président (qui sont en froid) et le secrétaire, une proposition dimanche prochain pour tous les couples mariés ou non sur le thème : « la communication, une chance pour notre couple » ; l’annonce a été faite en grande pompe à toutes les messes ce matin.  Elize a du coup des demandes d’entretiens dès lundi !

Notre souci est de ne pas faire de jaloux et d’équilibrer nos deux activités entre les deux paroisses ! Il y a la paroisse « fondatrice », St Paul qui existe depuis toujours et qui désormais est devenue la cathédrale. Et depuis le 01.01.2011 ils ont créé la paroisse Notre Dame du Rosaire.

Photo 2 :

Ils manquent de tout : ils n’ont pas d’église, pas de presbytère, pas de salles paroissiales….juste une grande paillotte provisoire qui pour le « mundele » (homme blanc) que je suis est assez pittoresque et exotique… Je chambre le curé Jean Arthur en lui disant qu’il est le premier à avoir une paroisse écolo !! En effet la paillotte est entourée de verdure et il y a quelques plantations dans l’enclos paroissial en attendant la future église !! Malgré cela ils arrivent à célébrer en grande pompe avec danseuses et nombreux enfants de chœur !

Photo 3 :

Enfin, le Père Matthias, curé de la cathédrale, organise une session catéchiste (une quinzaine) du 17 au 22 octobre pour la rentrée pastorale. Il nous a bien sûr sollicités. Nous allons être les animateurs externes pour les temps de partage, bilan… mais nous avons aussi un topo sur le sacrement de baptême et le sacrement de mariage à préparer. Enfin, nous allons partager les expériences que nous avons eues dans notre diocèse et Elize va intervenir sur le positionnement du catéchiste par rapport aux enfants.

J’allais oublier mon activité « foot et foi » !! Tous les jours, une partie des enfants de chœur se retrouvent pour jouer au foot de 16h à 18h environ. Comme il y a eu beaucoup de pluie, il y a une grande mare au milieu de notre terrain qui n’est pas très grand… Du coup, ils voulaient jouer sans les petits et j’ai organisé un tournoi avec 4 équipes : real Madrid, Barcelone, Portugal et brésil…ils ont choisi les noms et organisés les équipes en répartissant petits et grands… Evidemment il y a eu deux ex aequo et j’ai organisé un concours de penalty et c’est le Real Madrid qui a gagné !!! Je vais essayer de jouer deux fois par semaine avec eux.

Trois fois par semaine, j’apprends le lingala en chantant avec la chorale « Angélus » heureusement, les jeunes m’ont prises en charge dès le début, car il y a du boulot ; je commence à me dandiner allègrement au son des djembés, encore faut-il que je ne me plante pas de sens car tout est chorégraphié, cela crée des fous rires contagieux ! Ils apprennent tous les chants par cœur et ma mémoire va certainement reprendre de la vigueur …

Nous avons aussi été aussi sollicités par un groupe de garçons de la chorale (16-18ans) qui veulent « progresser en amour » !!! cela promet ! C’est vraiment étonnant et agréable pour nous, comme les gens nous ont tout de suite adoptés et n’hésitent pas à venir spontanément demander notre soutien ou une intervention particulière. Il y aura sans doute une suite à cette article…

Bons baisers d’Impfondo et bonne semaine à tous !

Ps : n’hésitez pas à réagir, à nous écrire…nous dévorons vos commentaires et nous nous sentons plus près de vous.

en passant sur le bac:

folie du départ d'une barge du port de betou!

nos voisins de palier:

il y a la queue pour aller chercher l'eau du puits:

affiche de prévention à l'hopital pour JB:

sur le bac dévorée par les fourous et les moustiques: